Jour 9

papyvelo Mer 25 Mar - 9:28

Une autre épidémie qui sévissait dans ma jeunesse : la tuberculose. Cette maladie se caractérisait par une perte de poids, une toux sèche, des difficultés respiratoires et, dans un stade plus grave, par des crachats de sang. On avait constaté que la tuberculose se propageait là où les conditions d'hygiène étaient insuffisantes et les conditions de vie difficiles. La période de la guerre 39-45 et l’après-guerre, avec les privations, le manque d’hygiène se prêtait admirablement à son développement. En 1945, la France , après 5 ans de guerre, se retrouvait exsangue. Les Allemands avaient puisé toutes ses richesses. Pour redresser le pays, on demanda aux mineurs de produire de plus en plus de charbon, principale source d’énergie en ce temps-là. On leur octroya des primes à la production. Je me souviens de conversations entre mon père et mes oncles où ils parlaient de mètres de galerie abattus, la rivalité entre équipe du matin et équipe de l’après-midi. On utilisait les marteaux-piqueurs sans protection. Les mineurs qui travaillaient à l’abattage percevaient des quinzaines inouïes. Ils s’achetaient une cuisine en formica avec leurs poumons. Bientôt, la silicose alliée aux manques alimentaires, au tabac et parfois à l’alcool, ouvrit la porte à la tuberculose. Celle-ci se transmettait aux membres de la famille par la projection de gouttelettes comme pour le covid-19. Souvent on sortait le papa de la cellule familiale pour l’envoyer au sanatorium. Pendant toute la durée de mon adolescence, ma mère craignit que je sois infecté. Deux de mes copains furent envoyés en préventorium, l’un dans la région parisienne, l’autre à Tarbes. Ils en sont revenus guéris. Quelques mois avant mon départ en Algérie, je fus victime de ce que l’on appelait en ce temps-là, un point de congestion. Sans doute était-ce la conséquence d’un chaud et froid attrapé sur mon scooter. Notre docteur des Mines, un bon pépère aussi doux que l’était son patronyme, il se nommait Watez, me soigna admirablement et consola ma mère qui s’inquiétait de mon proche départ à l’armée en lui disant : « Le soleil lui fera du bien ! ».
Je ne voudrais pas vous lasser, aussi je vous parlerai plus tard du BCG et de la phtisie dans la littérature.
À demain, si vous le voulez bien !

gregoryg Mer 25 Mar - 12:40

Cette fameuse "bataille du Charbon", dans un contexte différent, l'histoire se répétera-t-elle ?

Xavier Mer 25 Mar - 17:23

J’ai reçu un joli texte:

C'était en mars 2020 ...
> Les rues étaient vides, les magasins fermés, les gens ne pouvaient plus sortir.
> Mais le printemps ne savait pas, et les fleurs ont commencé à fleurir, le soleil brillait, les oiseaux chantaient, les hirondelles allaient bientôt arriver, le ciel était bleu, le matin arrivait pus tôt.

> C'était en mars 2020 ...
> Les jeunes devaient étudier en ligne, et trouver des occupations à la maison, les gens ne pouvaient plus faire de shopping, ni aller chez le coiffeur. Bientôt il n'y aurait plus de place dans les hôpitaux, et les gens continuaient de tomber malades.
> Mais le printemps ne savait pas, le temps d'aller au jardin arrivait, l'herbe verdissait.

> C'était en mars 2020 ...
Les gens ont été mis en confinement. pour protéger les grands-parents, familles et enfants. Plus de réunion ni repas, de fête en famille. La peur est devenue réelle et les jours se ressemblaient.
Mais le printemps ne savait pas, les pommiers, cerisiers et autres ont fleuri, les feuilles ont poussé.
> Les gens ont commencé à lire, jouer en famille, apprendre une langue, chantaient sur le balcon en invitant les voisins à faire de même, ils ont appris une nouvelle langue, être solidaires et se sont concentrés sur d'autres valeurs.

> Les gens ont réalisé l’importance de la santé, la souffrance, de ce monde qui s'était arrêté, de l’économie qui a dégringolé.

> Mais le printemps ne savait pas. les fleurs ont laissé leur place aux fruits, les oiseaux ont fait leur nid, les hirondelles étaient arrivées.
Puis le jour de la libération est arrivé, les gens l'ont appris à la télé, le virus avait perdu, les gens sont descendus dans la rue, chantaient, pleuraient, embrassaient leurs voisins, sans masques ni gants.

Et c'est là que l'été est arrivé, parce que le printemps ne savait pas. Il a continué à être là malgré tout, malgré le virus, la peur et la mort. Parce que le printemps ne savait pas, il a appris aux gens le pouvoir de la vie.

Contenu sponsorisé

Jour 9

Jour 9

Re: Jour 9

Re: Jour 9

Re: Jour 9