Orages de Serge Hapiot

 Comment parler d’un livre qui vous a emporté et inciter des amis à le lire, sans trop en dire, sans le « divulgâcher » ? Je tente le coup…
Comme je ne suis pas un « critique littéraire », j’espère ne pas écrire trop d’erreurs concernant les faits historiques décrits par Serge et la vie de ses personnages. Si c’est le cas, qu’il n’hésite pas à me corriger !
D’autre part, je n’ai aucune prétention à « juger » de la qualité d’un livre !!! Ce que j’écris dans ce qui suit n’est que ma modeste appréciation de ce beau travail de notre amis Serge.

  Dans le roman de Serge on rencontre des personnages attachants issus de deux familles, et l’on suit ces deux familles sur trois générations. Des générations qui vont connaître le siècle le plus barbare de l’humanité et qui, comme beaucoup d’autres seront marquées au plus profond par la souffrance et le deuil. Il n’y a donc pas de « pathos » dans le récit de Serge, ces gens sont des « braves », pas des « héros », ni des salauds. Ils affrontent le destin comme ils peuvent. Et l’on s’identifie bien souvent à eux !
    Du côté de l’Histoire, on vit la guerre de 14, les tranchées, la vie en Allemagne d’un prisonnier de la première guerre. Puis on arrive à la seconde guerre, et l’on partage la vie d’un prisonnier Français en fuite qui rejoint les Maquisards. Et enfin, on fait face à l’incarnation du mal, avec un tortionnaire nazi. Serge connaît son affaire ! Quelle maîtrise de l’Histoire, il a dû énormément se documenter. A moins que, « puits de sciences » qu’il est, il connaissait déjà parfaitement tout ça ! Mais attention, le roman de Serge n’est pas une leçon d’Histoire ! La grande Histoire est la toile de fond de la vie de ces deux familles qui se passe dans cette période.
    Justement, dans la « petite histoire », celle de ces deux familles, Serge aborde des thèmes très intimistes qui nous touchent beaucoup. Il le fait subtilement là encore, sans démonstration, « bons sentiments », jugements, ni leçons de morale. Ces personnages ont des forces, des faiblesses… Ils font face au contexte social, politique, à la morale de leur époque. Ils réagissent avec leurs convictions mais aussi avec leur cœur. Et le cœur a parfois ses raisons que la raison…… Ainsi, on partage la vie d’une épouse battue, celle broyée d’un poilu mutilé ; celle, en temps de paix, de parents perdant leur jeune enfant… On ressent les états d’âmes d’un Poilu qui vient de tuer un alter-ego allemand… On vit avec les personnages un amour illégitime, celui entre un jeune Français et une jeune Allemande. On devient Résistant et pourtant on est lié à un partisan de Vichy ! Puis, on affronte la pure barbarie nazie, par un concours de circonstance que Serge a concocté très subtilement.
     Tout est « bien dosé » dans ce récit, pas de surcharge, et la construction d’ensemble est très maîtrisée… Un TRES bon moment avec les personnages de Serge. Merci.
    Lisez cela !!! Vite !