Abstraction vélocipédique

Dernièrement, j'ai attrapé mal au bidon . J'étais plié en deux, comme si l'on m'enfoncer une fourche dans les boyaux. Et, comme je vous l'ai narrer il y a quelques temps, mon bidon est devenu ces derniers mois une saccoche ventrale, véritable reserve de graisse.
Je décide d'aller voir mon pote Hanz, docteur patenté, connu et reconnu, qui a pignon sur rue, il a sa plaque accrochée à la porte. J'appuie sur la sonnette, il m'ouvre.
Il en connait un rayon sur le mal de ventre. Je me déshabille, pose mes fringues sur un cintre, m'allonge, et il commence à m'ausculter. Je lui signale qu'en ce moment, je suis crevé, un pneu déjanté, complétement desaxé, bref un gros coup de pompe, je suis toujours le maillon faible . Je lui indique également une rage de dents sur la machoire inférieure, peut-être en rapport avec mes symptômes.
« vas-tu bien à la selle ? » me questionna-t-il. « oui, mais j'ai surtout envie de garder la chambre ». Il feint un roulement de tambours et m'annonça : « je sais ce que tu as ! »....
« Ecoute de la musique et va à la mer ». « mais, mais.. » il me coupe, insiste et me donne rendez-vous pour plus tard.
Je tiens absolument à guérir et décide donc de suivre ses instructions. Je rentre chez moi et écoute sous mon casque mes antiques cassettes et autres disques de ma jeunesse sur ma chaine, première de ses recommandations. Je suis toujours à l'ère du cable, pas du wifi ni du usb.
Deuzième ordre, aller à la mer , changer de cadre : au Tréport, magnifique plage de galets, sous un petit rayon de soleil, au loin un voilier... J'aperçois un marin roux accroché sur le haut d'un hauban occupé à tourner des manivelles...
Je m'offre un plateau de fruits de mer servi dans une cocotte sans poignée et me sens maintenant en meilleure forme, je ne me sens plus à côté de la plaque. A la fin de la journée, Chantal et moi nous guidons sur les axes routiers au travers du pays de la chaîne d'Artois. J'appuie sur la pédale d'accélerateur, pas trop fort pour ne pas patiner au demarrage et aussi pour ne pas être obligé de piler, donner un coup de patin, pas comme ces gourdes de jeunots, en plus, tous des railleurs !!!! On instaure un jeu de direction, j'observe mon compteur, passe mes vitesses, faisons quelques arrêts...et rentrons at home.
Content d'être guéri je retourne voir mon pote Hanz pour le remercier et l'inviter à trouver dans ce texte tous les maux, pardon, les mots et homonymes ayant un rapport avec le vélo.


René.

Parti un bon moment à cheval sur juillet - août, je n'ai pas vu et lu certains messages. C'est en parcourant ce matin les rubriques que mon attention a été attirée par le titre et je n'ai pas regretté ma lecture !!
C'est drôle ! C'est fin, c'est un brin impertinent, et c'est bigrement bien trouvé. C'est aussi de la belle langue !

C'est étonnant comme les textes de René révèlent bien toute la richesse et la complexité (dans le sens très positif) du bonhomme...

PS : Le Tréport et les fruits de mer, très bon choix !!!

Ch'René est un battant , un compétiteur !
Il sait que qu'un prix sera remis en fin d'année (le jury est composé des 3 derniers gagnants) aux trois meilleurs posters de l'année et du coup, il fait l'effort et prend quelques longueurs d'avance !