Chroniques du Tour
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Chroniques du Tour
8° étape
On lui avait dit que les pavés étaient terribles, on lui avait parlé de l’enfer du Nord mais il ne le connaîtra pas. Lorsque je l’ai vu, assis sur un trottoir de Feuchy, la tête dans les mains, j’ai ressenti sa douleur. Pauvre Richie, ton rêve s’envole. Pendant ce temps, le peloton, indifférent à ton sort, a déjà disparu au loin. D’autres tomberont sur l’asphalte, y abandonnant quelques lambeaux de chair, chuteront lourdement sur les pavés, se retrouveront au fossé, mais toujours ils reprendront leur vélo et repartiront. Certains crèveront, une fois, deux fois, trois fois, ils changeront de roue, changeront de vélo, mais ils repartiront. La poussière soulevée par les motos les aveuglera, dessèchera leur bouche, irritera leur gorge, mais ils continueront, enfermés entre ces deux haies humaines qui crient, les encouragent, les invectivent. Saouls de bruit, de fatigue, ils arriveront enfin au but, fantômes des gueules noires d’antan. Si vous leur demandez quel plaisir sadique les pousse ainsi à se dépasser, ils vous répondront : « On fait le métier ! »
On lui avait dit que les pavés étaient terribles, on lui avait parlé de l’enfer du Nord mais il ne le connaîtra pas. Lorsque je l’ai vu, assis sur un trottoir de Feuchy, la tête dans les mains, j’ai ressenti sa douleur. Pauvre Richie, ton rêve s’envole. Pendant ce temps, le peloton, indifférent à ton sort, a déjà disparu au loin. D’autres tomberont sur l’asphalte, y abandonnant quelques lambeaux de chair, chuteront lourdement sur les pavés, se retrouveront au fossé, mais toujours ils reprendront leur vélo et repartiront. Certains crèveront, une fois, deux fois, trois fois, ils changeront de roue, changeront de vélo, mais ils repartiront. La poussière soulevée par les motos les aveuglera, dessèchera leur bouche, irritera leur gorge, mais ils continueront, enfermés entre ces deux haies humaines qui crient, les encouragent, les invectivent. Saouls de bruit, de fatigue, ils arriveront enfin au but, fantômes des gueules noires d’antan. Si vous leur demandez quel plaisir sadique les pousse ainsi à se dépasser, ils vous répondront : « On fait le métier ! »
papyvelo- Admin
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